Bien que la pandémie ait entraîné des conséquences notables sur les activités de nos chercheurs et chercheuses, cette dernière année aura paradoxalement été marquée par un bouillonnement scientifique observé aux quatre coins du globe, et ressenti jusque dans les murs de l’IRIC.
Pour l’Institut, le début de la crise sanitaire concorde avec l’arrivée de deux nouveaux chercheurs principaux dans nos rangs : David Knapp et Geneviève Deblois. Leurs embauches se sont inscrites dans le cadre d’une campagne de recrutement entreprise par l’IRIC et dans la volonté d’enrichir les expertises complémentaires de nos équipes de recherche. Les travaux de David Knapp visent à élucider le paysage moléculaire qui définit l’identité cellulaire dérégulée dans la progression du cancer. Les recherches menées par Geneviève Deblois visent, quant à elles, à accroître la compréhension du développement de la résistance aux médicaments dans les cancers. Ces deux scientifiques s’intéressent aussi aux mécanismes du cancer du sein. Je suis honoré de les compter parmi nous.
Malgré les embûches imposées par la COVID-19, les scientifiques de l’IRIC ont signé une centaine d'articles, ce qui constitue une grande fierté pour nous, démontrant que nos chercheurs ont pu poursuivre leurs travaux pour acquérir de nouvelles connaissances et accélérer la découverte de nouvelles thérapies en cancérologie.
Grâce à leur polyvalence et à leur capacité de se réinventer, nos équipes ont également su tirer leurs épingles du jeu et ont démontré avec enthousiasme qu’elles pouvaient travailler ensemble et contribuer à l’avancement du savoir en ce qui a trait à la COVID-19.
Ainsi, les laboratoires de Michael Tyers et d’Anne Marinier ont travaillé sur un projet visant à accélérer la découverte de médicaments antiviraux contre la COVID-19 et regroupant des expertises en génomique, en intelligence artificielle et en chimie médicinale pour identifier de nouveaux inhibiteurs du virus SRAS-CoV-2 à l’origine de la pandémie.
Le laboratoire de François Major, soutenu par IVADO, a, quant à lui, mis à profit son expertise en bio-informatique en travaillant sur le développement d’un protocole de modélisation moléculaire pour produire des données structurales des virus à ARN. Ces données avaient pour objectif d’identifier des médicaments déjà disponibles sur le marché qui pourraient empêcher la réplication du virus responsable de la COVID-19.
Des scientifiques de la relève, dont Tariq Daouda et Maude Lagacé, ont transposé leurs connaissances pour passer de la conceptualisation d’un vaccin contre le cancer à la création d’un vaccin contre la COVID-19. Avec une équipe composée notamment d’anciens étudiants et étudiantes de l’IRIC, ce projet a utilisé un algorithme pour prédire les parties du virus qui seraient exposées à la surface des cellules infectées et génère ainsi une liste de cibles potentielles à exploiter pour la création d’un vaccin.
Finalement, les équipes de Michel Bouvier et de Madeleine Héroux, de l'Unité de découverte de médicaments, en collaboration avec Emmanuelle Brochiero, chercheuse au CHUM, ont démarré un projet visant le développement d'une thérapie inhibant l'entrée du virus tout en diminuant ses effets délétères sur les fonctions respiratoires.
Je suis, sans contredit, admiratif du travail accompli par les équipes de recherche de l’IRIC au cours de la dernière année, surtout dans les circonstances que l’on connaît. En terminant, j’en profite pour réitérer l’importance pour nos décideurs et décideuses de reconnaître et de subventionner adéquatement la recherche faite au sein de nos laboratoires. Certains ont déclaré avec justesse que la science a été la grande gagnante de cette pandémie. N’oublions pas que sans le travail aguerri des chercheurs et chercheuses d’ici et d’ailleurs, il ne serait pas possible d’offrir des solutions concrètes aux maux de notre société.